• Parlons en » Les disciples Celles et ceux qui ont joué avec Eric
Quelques mois auparavant, lors d'une pause dans la tournée Journeyman, Sonia et moi avions travaillé sur la chanson Sex Drive, l'un des deux titres studio enregistrés pour l'album Flashpoint. Ces enregistrements devaient être les derniers pour le bassiste et membre fondateur des Stones, Bill Wyman. Dans le studio, Mick Jagger était aussi animé que sur scène, se pavanant et dansant autour de la régie comme il le pouvait. À ce moment-là, Mick fréquentait encore l’ex-compagne d’Eric, Carla Bruni, et cela semblait lui donner un ressort supplémentaire.
Carla lui lançait un défi enivrant: elle était jeune, belle et avait son propre argent. Eric était toujours sous le choc de sa rupture sans cérémonie, mais Carla se frayait un chemin stratégique parmi les riches et célèbres du monde dans sa quête incessante d'un homme au pouvoir encore plus grand, une quête qui la mènerait finalement aux bras de l’homme le plus puissant de France.
Le 20 mars 1991, on a appris partout dans le monde que le jeune fils d’Eric Clapton, Conor, était décédé tragiquement après être tombé d’une fenêtre d’un immeuble à New York. L'accident s'est produit lorsque sa mère, Lory Del Santo, a amené Conor à New York pour rendre visite à Eric. Le garçon est tombé d'un appartement situé au 53ème étage d'un immeuble de Manhattan, loué par sa mère et son petit ami. Une femme de ménage avait enlevé une fenêtre pour la nettoyer et il n'y avait aucun protège-corps pour protéger l'enfant de quatre ans, qui avait été tué sur le coup. Lory et Eric n’étaient plus ensembles, et, même s’il n’avait pas participé activement à la vie de son fils, il tentait au moment de l’accident de nouer une relation plus étroite avec lui. Il n’en n'aura jamais la possibilité. Dévasté par la nouvelle, les premières pensées du groupe, de la direction et de l’équipe furent pour Eric. Conor était son fils unique. L’enterrement a eu lieu dans le Surrey, dans l’église St Mary Magdalene de Ripley, ville natale d’Eric. Un mur de reporters et de journalistes s'étaient rassemblés à l'extérieur du cimetière. Eric était stoïque, mais visiblement un homme brisé, et il était insupportable de voir le petit cercueil de son fils descendre dans le sol.
La mort accidentelle de Conor était impossible à supporter. Au cimetière, Lory et sa mère se tenaient de douleur. Ensuite, à la réception, le petit rassemblement des amis les plus proches d’Eric et de sa famille se contentèrent de boire du thé sucré solennellement. Alors que je discutais avec George Harrison et Patti Boyd, je me demandais si Eric aurait la force de survivre à cette deuxième période sombre. Plus tard dans l'année, des répétitions ont commencé aux studios Bray, un studio de cinéma et de télévision près de Maidenhead. Eric avait persuadé George Harrison de l’accompagner pour une tournée au Japon et il convint qu’après la récente tragédie d’Eric, il serait thérapeutique pour eux de reprendre la route. Il était cependant réticent à l'idée de se produire en live. Sa voix s’était cassée lors de son Dark Horse Tour de 1974, le laissant incertain sur ses capacités vocales. Dès le premier jour de répétitions aux studios Bray, Katie et moi avons rassuré George, expliquant que nous et le groupe entier étions présents pour lui fournir toute l'aide vocale dont il avait besoin. Outre Eric, Nathan, Greg et Chuck, qui étaient tous de grands chanteurs, nous avons été rejoints par un nouveau chanteur / guitariste et type gentil, Andy Fairweather Low. Avec plus qu'assez de chanteurs pour soutenir George, les répétitions se sont facilement déroulées. George était doux, généreux et toujours drôle. Il était arrivé aux répétitions avec des fleurs et avait commandé une fois un gâteau à la compagne de son vieil ami, Jane Asher. Le gâteau, une immense réplique de la scénographie complète avec les figures détaillées en massepain de chaque musicien a immédiatement été mis à l'honneur devant la scène. À y regarder de plus près, Andy, un Gallois aux yeux bleus, a été découvert comme étant en massepain noir, d'où son nouveau surnom, BB Fairweather Low. Tout le monde voulait faire plaisir à George. Son charme et sa nature enjouée contrastaient nettement avec Eric, qui semblait introverti et retiré, souffrant encore de la mort de Conor. Des amis et des membres de la famille, dont Ringo Starr, Jimmy Nail et Phil Collins, se sont rendus dans les studios pour une représentation privée du spectacle peu de temps avant notre départ pour le Japon. L'ensemble comprenait de la musique des années Beatles et des titres en solo de George et Eric. La voix de George était en bon état et sa confiance s’était accrue au fil des répétitions. C'était tellement génial de jouer des airs des Beatles. If I Needed Someone, Something et ma préférée Taxman sonnaient incroyablement bien. George a ajouté de nouvelles paroles à Taxman pour le mettre à jour: au lieu de l'original "Ah, ah, M. Wilson", nous avons chanté: "Ah, ah, Boris Yeltsin." Pendant des années, Eric avait une vraie histoire d’amour pour les créateurs de mode italiens, et il avait porté du Gianni Versace comme tenue de scène. Pour le Rock Legends Tour of Japan, il avait choisi Giorgio Armani et le groupe a été conduit dans le magasin Armani de Bond Street pour y être habillé. Eric avait suggéré que nous portions tous un costume et les mecs avaient l'air géniaux, mais malgré le savoir faire de la haute-couture, Katie et moi avions l'air mal fagotés dans nos vêtements à rayures minces portés avec des chemises au col rayé.
"C’est ce que vous allez porter?" dit George avec un sourire narquois. "C’est un look intéressant, cela me fait penser aux hôtesses de l’air." Ce n’était pas exactement la mise en valeur rock que nous espérions.
(A suivre)
Edité par I’m so glad Le 15/04/2019 à 00h54
Carla lui lançait un défi enivrant: elle était jeune, belle et avait son propre argent. Eric était toujours sous le choc de sa rupture sans cérémonie, mais Carla se frayait un chemin stratégique parmi les riches et célèbres du monde dans sa quête incessante d'un homme au pouvoir encore plus grand, une quête qui la mènerait finalement aux bras de l’homme le plus puissant de France.
Le 20 mars 1991, on a appris partout dans le monde que le jeune fils d’Eric Clapton, Conor, était décédé tragiquement après être tombé d’une fenêtre d’un immeuble à New York. L'accident s'est produit lorsque sa mère, Lory Del Santo, a amené Conor à New York pour rendre visite à Eric. Le garçon est tombé d'un appartement situé au 53ème étage d'un immeuble de Manhattan, loué par sa mère et son petit ami. Une femme de ménage avait enlevé une fenêtre pour la nettoyer et il n'y avait aucun protège-corps pour protéger l'enfant de quatre ans, qui avait été tué sur le coup. Lory et Eric n’étaient plus ensembles, et, même s’il n’avait pas participé activement à la vie de son fils, il tentait au moment de l’accident de nouer une relation plus étroite avec lui. Il n’en n'aura jamais la possibilité. Dévasté par la nouvelle, les premières pensées du groupe, de la direction et de l’équipe furent pour Eric. Conor était son fils unique. L’enterrement a eu lieu dans le Surrey, dans l’église St Mary Magdalene de Ripley, ville natale d’Eric. Un mur de reporters et de journalistes s'étaient rassemblés à l'extérieur du cimetière. Eric était stoïque, mais visiblement un homme brisé, et il était insupportable de voir le petit cercueil de son fils descendre dans le sol.
La mort accidentelle de Conor était impossible à supporter. Au cimetière, Lory et sa mère se tenaient de douleur. Ensuite, à la réception, le petit rassemblement des amis les plus proches d’Eric et de sa famille se contentèrent de boire du thé sucré solennellement. Alors que je discutais avec George Harrison et Patti Boyd, je me demandais si Eric aurait la force de survivre à cette deuxième période sombre. Plus tard dans l'année, des répétitions ont commencé aux studios Bray, un studio de cinéma et de télévision près de Maidenhead. Eric avait persuadé George Harrison de l’accompagner pour une tournée au Japon et il convint qu’après la récente tragédie d’Eric, il serait thérapeutique pour eux de reprendre la route. Il était cependant réticent à l'idée de se produire en live. Sa voix s’était cassée lors de son Dark Horse Tour de 1974, le laissant incertain sur ses capacités vocales. Dès le premier jour de répétitions aux studios Bray, Katie et moi avons rassuré George, expliquant que nous et le groupe entier étions présents pour lui fournir toute l'aide vocale dont il avait besoin. Outre Eric, Nathan, Greg et Chuck, qui étaient tous de grands chanteurs, nous avons été rejoints par un nouveau chanteur / guitariste et type gentil, Andy Fairweather Low. Avec plus qu'assez de chanteurs pour soutenir George, les répétitions se sont facilement déroulées. George était doux, généreux et toujours drôle. Il était arrivé aux répétitions avec des fleurs et avait commandé une fois un gâteau à la compagne de son vieil ami, Jane Asher. Le gâteau, une immense réplique de la scénographie complète avec les figures détaillées en massepain de chaque musicien a immédiatement été mis à l'honneur devant la scène. À y regarder de plus près, Andy, un Gallois aux yeux bleus, a été découvert comme étant en massepain noir, d'où son nouveau surnom, BB Fairweather Low. Tout le monde voulait faire plaisir à George. Son charme et sa nature enjouée contrastaient nettement avec Eric, qui semblait introverti et retiré, souffrant encore de la mort de Conor. Des amis et des membres de la famille, dont Ringo Starr, Jimmy Nail et Phil Collins, se sont rendus dans les studios pour une représentation privée du spectacle peu de temps avant notre départ pour le Japon. L'ensemble comprenait de la musique des années Beatles et des titres en solo de George et Eric. La voix de George était en bon état et sa confiance s’était accrue au fil des répétitions. C'était tellement génial de jouer des airs des Beatles. If I Needed Someone, Something et ma préférée Taxman sonnaient incroyablement bien. George a ajouté de nouvelles paroles à Taxman pour le mettre à jour: au lieu de l'original "Ah, ah, M. Wilson", nous avons chanté: "Ah, ah, Boris Yeltsin." Pendant des années, Eric avait une vraie histoire d’amour pour les créateurs de mode italiens, et il avait porté du Gianni Versace comme tenue de scène. Pour le Rock Legends Tour of Japan, il avait choisi Giorgio Armani et le groupe a été conduit dans le magasin Armani de Bond Street pour y être habillé. Eric avait suggéré que nous portions tous un costume et les mecs avaient l'air géniaux, mais malgré le savoir faire de la haute-couture, Katie et moi avions l'air mal fagotés dans nos vêtements à rayures minces portés avec des chemises au col rayé.
"C’est ce que vous allez porter?" dit George avec un sourire narquois. "C’est un look intéressant, cela me fait penser aux hôtesses de l’air." Ce n’était pas exactement la mise en valeur rock que nous espérions.
(A suivre)
Edité par I’m so glad Le 15/04/2019 à 00h54
Suite....
La presse était présente en force pour notre arrivée à l’aéroport Narita de Tokyo. La dernière fois que George était allé au Japon, c'était avec les Beatles en 1966. À cette époque, le groupe était confiné dans son hôtel sous protection policière qui ne l'avait laissé sortir sous escorte que pour faire leur concert. Une organisation militante avait proféré des menaces publiques contre les Beatles, estimant que leurs performances au Budokan Hall étaient contraires à la culture japonaise. Quand nous sommes arrivés 25 ans plus tard, George était submergé par des représentants des médias qui furent privés de le voir depuis une génération et l’attention fut beaucoup moins portée sur Eric qui se produisait chaque année au Japon. Il était difficile de dire si Eric était soulagé ou mécontent de son passage sans entrave à l'aéroport.
Le premier des sept spectacles Rock Legends a eu lieu à Yokohama. Nous nous sommes déplacés le plus souvent en prenant le train à grande vitesse japonais. À la gare de Tokyo, la branche locale du mouvement Hare Krishna et un petit groupe de fidèles, qui avaient entendu dire que George voyageait en train, apparurent sur le quai pour lui remettre des cadeaux et de la nourriture par la fenêtre. Le concert de Yokohama fut un succès retentissant. Le groupe sonnait incroyable bien et George, toujours nerveux, réalisa une performance magistrale.
Le lendemain, alors que le groupe se réunissait dans le hall de l’hôtel, nous avons été surpris de voir l’ex-compagne d’Eric, Lory. Autant que nous sachions, elle et Eric ne se voyaient pas et il était vite devenu évident qu'Éric n'était pas du tout content qu'elle soit là. Roger, le manager d’Eric, nous a confié que Lory s’était rendue d’elle même au Japon mais qu’Eric ne voulait rien avoir à faire avec elle. Elle était peut-être là avec l’intention de raviver sa relation avec lui, mais vu l’attitude d’Eric, je ne pouvais pas voir comment cela était possible. Mon coeur s’est ouvert à Lory. Après la terrible perte de Conor, elle paraissait désespérément triste. Peut-être pour dissimuler sa déception face à la froideur d’Eric envers elle, elle flirtait avec les garçons du groupe et en y repensant il était possible qu’elle se sentit à l’aise en compagnie des musiciens qui avaient partagé la perte de son enfant avec elle. La tournée Rock Legend a continué, des foules émerveillées ont apprécié les classiques d’Eric, les morceaux phares du répertoire solo de George et les titres des Beatles. Malgré la relation inconfortable entre Eric et Lory, elle a continué à voyager avec nous.
Cela semblait insondable qu'elle veuille rester dans les parages, mais peut-être cherchait-elle toujours des réponses quant aux raisons pour lesquelles Eric l'avait rejetée hors de sa vie. Lors de notre journée de congé à Hiroshima, George a organisé une fête pour nous rendre au Parc de la Paix, un mémorial dédié à la première ville du monde à avoir subi une attaque nucléaire. Nous avons visité le musée, qui était une sobre leçon d'histoire, puis avons passé du temps dans le parc où nous avons pris des photos de George en train de faire le clown à l'intérieur de la cloche géante de la paix. Eric n'était pas venu avec nous. Toujours profondément affecté par la mort de son fils, il avait peut-être voulu éviter davantage de tristesse. Des années plus tard, Lory a révélé qu’elle avait eu une brève liaison avec George à Hiroshima ; une tentative, peut-être de se venger d'Eric pour sa froideur envers elle, ou tout simplement pour atténuer son propre malheur. Elle semblait chercher des réponses et une validation de sa perte. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir déçu par George, mais qui étais-je pour en juger? C'était rock ‘n’ roll.
(A suivre)
Edité par I’m so glad Le 24/04/2019 à 22h21
La presse était présente en force pour notre arrivée à l’aéroport Narita de Tokyo. La dernière fois que George était allé au Japon, c'était avec les Beatles en 1966. À cette époque, le groupe était confiné dans son hôtel sous protection policière qui ne l'avait laissé sortir sous escorte que pour faire leur concert. Une organisation militante avait proféré des menaces publiques contre les Beatles, estimant que leurs performances au Budokan Hall étaient contraires à la culture japonaise. Quand nous sommes arrivés 25 ans plus tard, George était submergé par des représentants des médias qui furent privés de le voir depuis une génération et l’attention fut beaucoup moins portée sur Eric qui se produisait chaque année au Japon. Il était difficile de dire si Eric était soulagé ou mécontent de son passage sans entrave à l'aéroport.
Le premier des sept spectacles Rock Legends a eu lieu à Yokohama. Nous nous sommes déplacés le plus souvent en prenant le train à grande vitesse japonais. À la gare de Tokyo, la branche locale du mouvement Hare Krishna et un petit groupe de fidèles, qui avaient entendu dire que George voyageait en train, apparurent sur le quai pour lui remettre des cadeaux et de la nourriture par la fenêtre. Le concert de Yokohama fut un succès retentissant. Le groupe sonnait incroyable bien et George, toujours nerveux, réalisa une performance magistrale.
Le lendemain, alors que le groupe se réunissait dans le hall de l’hôtel, nous avons été surpris de voir l’ex-compagne d’Eric, Lory. Autant que nous sachions, elle et Eric ne se voyaient pas et il était vite devenu évident qu'Éric n'était pas du tout content qu'elle soit là. Roger, le manager d’Eric, nous a confié que Lory s’était rendue d’elle même au Japon mais qu’Eric ne voulait rien avoir à faire avec elle. Elle était peut-être là avec l’intention de raviver sa relation avec lui, mais vu l’attitude d’Eric, je ne pouvais pas voir comment cela était possible. Mon coeur s’est ouvert à Lory. Après la terrible perte de Conor, elle paraissait désespérément triste. Peut-être pour dissimuler sa déception face à la froideur d’Eric envers elle, elle flirtait avec les garçons du groupe et en y repensant il était possible qu’elle se sentit à l’aise en compagnie des musiciens qui avaient partagé la perte de son enfant avec elle. La tournée Rock Legend a continué, des foules émerveillées ont apprécié les classiques d’Eric, les morceaux phares du répertoire solo de George et les titres des Beatles. Malgré la relation inconfortable entre Eric et Lory, elle a continué à voyager avec nous.
Cela semblait insondable qu'elle veuille rester dans les parages, mais peut-être cherchait-elle toujours des réponses quant aux raisons pour lesquelles Eric l'avait rejetée hors de sa vie. Lors de notre journée de congé à Hiroshima, George a organisé une fête pour nous rendre au Parc de la Paix, un mémorial dédié à la première ville du monde à avoir subi une attaque nucléaire. Nous avons visité le musée, qui était une sobre leçon d'histoire, puis avons passé du temps dans le parc où nous avons pris des photos de George en train de faire le clown à l'intérieur de la cloche géante de la paix. Eric n'était pas venu avec nous. Toujours profondément affecté par la mort de son fils, il avait peut-être voulu éviter davantage de tristesse. Des années plus tard, Lory a révélé qu’elle avait eu une brève liaison avec George à Hiroshima ; une tentative, peut-être de se venger d'Eric pour sa froideur envers elle, ou tout simplement pour atténuer son propre malheur. Elle semblait chercher des réponses et une validation de sa perte. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir déçu par George, mais qui étais-je pour en juger? C'était rock ‘n’ roll.
(A suivre)
Edité par I’m so glad Le 24/04/2019 à 22h21
Eric et le groupe reprirent le chemin du Bray Film Studios afin de répéter pour l'émission Unplugged de MTV. Cette série télévisée populaire mettait en avant des artistes renommés interprétant des versions acoustiques de leurs hits.
Le groupe devait jouer un mélange de titres parmi les préférés d’Eric pour le blues, des classiques et de nouveau morceaux qu’Eric avait écrit pour faire face à la mort de Conor. Le premier jour des répétitions, Steve, Nathan, Andy, Ray, Chuck, Katie, Eric et moi étions assis en cercle sur la scène. Eric commença: «Alors les gars, je veux vous jouer quelques-unes des nouvelles chansons. Je… j'espère pouvoir aller jusqu’au bout. Cette première s’appelle Tears in Heaven.
Personne dans la pièce n’avait été préparé à ce que nous avons entendu ce jour-là. Écouter Eric était comme regarder une blessure ouverte: sa douleur et sa perte étaient palpables. La ballade déchirante avait capturé l’essence du chagrin d’Eric, avec son plaidoyé si personnel: «Voudriez-vous connaître mon nom si je vous voyais au paradis?»
Aucun d’entre nous ne pensait être capable de jouer la chanson sans s'effondrer à chaque fois. Ce n’était pas la première fois que je m’émerveillais de la force d’Eric. Sa capacité à transférer son chagrin dans sa musique nous a incité à réaliser que, s’il pouvait jouer ce qu’il avait en tête, nous le pourrions aussi. Andy Fairweather Low avait fait un excellent travail de dépouillement et de ré-arrangement des chansons, mais chaque membre du groupe était confronté à un défi musical supplémentaire: jouer de manière acoustique nécessitait une approche adaptée aux besoins d'un format plus calme et plus sensible. Le classique Layla a pris une forme inattendue conçue par Eric. Qui aurait pensé que cette chanson rock entraînante pourrait être réinterprétée comme un titre de blues acoustique? Mon morceau favori était une chanson qui ne figurait pas dans l'album Unplugged. «Celle-ci s’appelle Circus Left Town», dit doucement Eric. "Nous avions passé la journée ensemble ... j’avais emmené mon garçon au cirque la veille de l’accident."
Une fois de plus, le groupe était sans voix. La performance d’Eric était profondément émouvante et il narrait de la meilleure façon possible son histoire.
Unplugged a été réalisé devant un public de 300 personnes seulement dans un cadre petit et intime, parfait pour l'occasion. Chacun des membres du groupe a ressenti la douleur d’Eric et a compris à quel point il était important qu’il puisse exprimer son chagrin par la musique, mais à l’époque, nous n'avions aucune idée de l’impact de ces enregistrements.
À sa sortie, l'album Unplugged a atteint le numéro un aux États-Unis et a remporté pas moins de six Grammy Awards pour Eric, dont trois pour Tears in Heaven. À ce jour, Unplugged reste son album le plus vendu.
Circus left town - MTV: https://www.youtube.com/watch?v=zvrnCMopkU8&list=RDzvrnCMopkU8&start_radio=1
Tears in heaven - MTV - Rehearsal: https://www.youtube.com/watch?v=N2CdeOOF3jk
(Magnifique sourire à 3'58, merci aux choristes)
Layla - MTV - Rehearsal: https://www.youtube.com/watch?v=DbFBXxTxXvY
(4'08 ... comme quoi ça arrive même aux meilleurs...)
(A suivre)
Edité par I’m so glad Le 26/04/2019 à 22h45
Le groupe devait jouer un mélange de titres parmi les préférés d’Eric pour le blues, des classiques et de nouveau morceaux qu’Eric avait écrit pour faire face à la mort de Conor. Le premier jour des répétitions, Steve, Nathan, Andy, Ray, Chuck, Katie, Eric et moi étions assis en cercle sur la scène. Eric commença: «Alors les gars, je veux vous jouer quelques-unes des nouvelles chansons. Je… j'espère pouvoir aller jusqu’au bout. Cette première s’appelle Tears in Heaven.
Personne dans la pièce n’avait été préparé à ce que nous avons entendu ce jour-là. Écouter Eric était comme regarder une blessure ouverte: sa douleur et sa perte étaient palpables. La ballade déchirante avait capturé l’essence du chagrin d’Eric, avec son plaidoyé si personnel: «Voudriez-vous connaître mon nom si je vous voyais au paradis?»
Aucun d’entre nous ne pensait être capable de jouer la chanson sans s'effondrer à chaque fois. Ce n’était pas la première fois que je m’émerveillais de la force d’Eric. Sa capacité à transférer son chagrin dans sa musique nous a incité à réaliser que, s’il pouvait jouer ce qu’il avait en tête, nous le pourrions aussi. Andy Fairweather Low avait fait un excellent travail de dépouillement et de ré-arrangement des chansons, mais chaque membre du groupe était confronté à un défi musical supplémentaire: jouer de manière acoustique nécessitait une approche adaptée aux besoins d'un format plus calme et plus sensible. Le classique Layla a pris une forme inattendue conçue par Eric. Qui aurait pensé que cette chanson rock entraînante pourrait être réinterprétée comme un titre de blues acoustique? Mon morceau favori était une chanson qui ne figurait pas dans l'album Unplugged. «Celle-ci s’appelle Circus Left Town», dit doucement Eric. "Nous avions passé la journée ensemble ... j’avais emmené mon garçon au cirque la veille de l’accident."
Une fois de plus, le groupe était sans voix. La performance d’Eric était profondément émouvante et il narrait de la meilleure façon possible son histoire.
Unplugged a été réalisé devant un public de 300 personnes seulement dans un cadre petit et intime, parfait pour l'occasion. Chacun des membres du groupe a ressenti la douleur d’Eric et a compris à quel point il était important qu’il puisse exprimer son chagrin par la musique, mais à l’époque, nous n'avions aucune idée de l’impact de ces enregistrements.
À sa sortie, l'album Unplugged a atteint le numéro un aux États-Unis et a remporté pas moins de six Grammy Awards pour Eric, dont trois pour Tears in Heaven. À ce jour, Unplugged reste son album le plus vendu.
Circus left town - MTV: https://www.youtube.com/watch?v=zvrnCMopkU8&list=RDzvrnCMopkU8&start_radio=1
Tears in heaven - MTV - Rehearsal: https://www.youtube.com/watch?v=N2CdeOOF3jk
(Magnifique sourire à 3'58, merci aux choristes)
Layla - MTV - Rehearsal: https://www.youtube.com/watch?v=DbFBXxTxXvY
(4'08 ... comme quoi ça arrive même aux meilleurs...)
(A suivre)
Edité par I’m so glad Le 26/04/2019 à 22h45
Il existe un article du Figaro daté de 2013, signé par Olivier Nuc et intitulé "Eric Clapton débranché et détendu". Une vidéo y est jointe portant sur la répétition du titre "San Francisco Bay Blues" où tous les musiciens, Éric y compris jouent du kazoo, seulement AFL a un problème et c'est un fou rire général à la fin de la répétition. Comme quoi l'émotion générée par certaines chansons douloureuses au cœur de Clapton à cette époque peut être adoucie par la légèreté d'une autre et un incident de parcours.
La musique apaise souvent les bleus à l'âme et cela fait tellement de bien.
Edité par tayane Le 27/04/2019 à 02h02
La musique apaise souvent les bleus à l'âme et cela fait tellement de bien.
Edité par tayane Le 27/04/2019 à 02h02
“A ce jour, “Unplugged” reste son album le plus vendu”.
La Warner ne voulait pas produire ce disque car elle pensait que le disque ne se vendrait pas. Clapton lui-même n'en voulait pas car, selon lui, il était loin d'être parfait musicalement. Il paria un billet de 100 £ avec son producteur, Russ Titelman, qu'il n'en vendrait pas plus de 5 000 copies. Lequel producteur fera plus tard encadrer le billet...
La Warner ne voulait pas produire ce disque car elle pensait que le disque ne se vendrait pas. Clapton lui-même n'en voulait pas car, selon lui, il était loin d'être parfait musicalement. Il paria un billet de 100 £ avec son producteur, Russ Titelman, qu'il n'en vendrait pas plus de 5 000 copies. Lequel producteur fera plus tard encadrer le billet...
Encore merci pour ses extraits passionnants. Et en plus je ne connaissais pas la vidéo des répétitions. Quand on compare avec la version "finale", on se dit que ce gars-là est un génie touché par la grâce, non ?. Ca me fait penser a un de mes morceaux "fétiches" de Clapton, à savoir "Don't think twice it's allright" sur le concert hommage aux 30 ans de carrière de Dylan: quand on écoute le titre aux répètes et quand on voit ce qu'il en fait le jour j, incroyable!!
Et merci Claude pour l'anecdote sur le billet de 100£ !!
Et merci Claude pour l'anecdote sur le billet de 100£ !!
Merci à vous pour vos commentaires encourageants. Je ne connaissais pas non plus le pari de 100 livres.
Excellent !
Donc, la suite:
Plus tard dans l'année (Tessa Niles parle de 1996), Eric Clapton donna un concert à Hyde Park, Londres filmé pour la réalisation d’un DVD. La composition du groupe avait subi des changements avec l’ajout du batteur de session Steve Gadd, du bassiste Dave Bronze, de Chris Stainton au clavier, de Jerry Portnoy à l’harmonica et d’une section de cuivres. De plus, Roddy Lorimer, Simon Clarke et Tim Sanders avaient apporté une touche différente aux chansons d’Eric. Titre issu de l'album August, Holy Mother a été incluse dans la set-list avec les voix soul de Katie et The East London Gospel Choir. Le show a connu un succès retentissant et Eric, qui semblait décontracté dans une veste en cuir et un jean, semblait heureux comme je ne l’avais pas vu depuis longtemps.
Five long years: https://www.dailymotion.com/video/x31g8pf
I'm Tore down - Have you ever loved a woman:https://www.youtube.com/watch?v=zrFU2NUimY0
(Il est tellement fabuleux quand il joue sur une 335...magique!!!!!)
Holy mother:https://www.youtube.com/watch?v=NxvLZTTheho
(1996, et non pas 1997 comme il est indiqué sur la vidéo, précisément le samedi 29 juin 1996)
….. Mon emploi du temps n'était plus aussi chargé qu’avant et Eric n'effectuait plus autant de tournées. J'ai donc décidé d'arrêter de prendre la pilule contraceptive…. (NB : et Tessa Niles va attendre des jumeaux)
…Les médecins m'avaient jugé apte et en bonne santé, alors je me suis lancée dans la tournée annuelle d’ Eric Clapton au Japon. Au début de ma grossesse, j'avais eu quelques problèmes de santé, mais à six mois, je me sentais maintenant très bien. Ce serait ma seule tournée pendant la grossesse, car ce ne serait pas conseillé de voler par la suite. Me déguisant avec des vêtements de maternité huppés, je me suis embarqué dans un vol de onze heures et demie à destination de Tokyo. Les gens vous traitent avec un certain respect lorsque vous êtes enceinte. Le groupe est devenu ultra-protecteur avec moi, et Eric était chaleureux et plein d’attentions. Je me sentais vraiment bien et je n’ai eu aucun problème après le long vol en provenance de Londres, si ce n’est le décalage horaire habituel. Comme toujours, Katie était incroyable et a partagé ses propres histoires de grossesse avec moi. Elle et moi avons échangé d'innombrables idées de noms et je n'aurais pas pu avoir la compagnie d'une amie plus aimante. Eric a toujours eu une relation privilégiée avec le public japonais, plus à l’écoute que partout ailleurs dans le monde. Quand j'ai commencé à travailler là-bas, les foules applaudissaient calmement et respectueusement après chaque chanson. Il n'y avait ni cris ni interpellations, mais au fil des ans, le public avait changé et s'animait davantage.
Toujours amoureux de la cuisine japonaise, j’en ai mangé certains des meilleurs plats. Eric nous invitait souvent, Katie et moi, à dîner avec lui. Un soir, il nous a emmenés dans un endroit qu’il a surnommé «le restaurant hurlant ». Ce restaurant de poisson situé dans le centre-ville de Tokyo avait une tradition de serveurs hurlant leurs commandes d’un côté à l’autre de la pièce. L'endroit était animé et très bruyant, mais c'était tellement amusant pendant que les plats exquis se succédaient les uns après les autres.
(A suivre)
PS: You tube m'a aiguillé vers cette version dantesque de Double Trouble 1978 bootleg, je ne connaissais pas, je n'aime pas en général les superlatifs, mais là.... Génial, grandiose....De quel bootleg s'agit-il?
https://www.youtube.com/watch?v=ugB2PGnlvTw
Edité par I’m so glad Le 02/05/2019 à 00h32
Excellent !
Donc, la suite:
Plus tard dans l'année (Tessa Niles parle de 1996), Eric Clapton donna un concert à Hyde Park, Londres filmé pour la réalisation d’un DVD. La composition du groupe avait subi des changements avec l’ajout du batteur de session Steve Gadd, du bassiste Dave Bronze, de Chris Stainton au clavier, de Jerry Portnoy à l’harmonica et d’une section de cuivres. De plus, Roddy Lorimer, Simon Clarke et Tim Sanders avaient apporté une touche différente aux chansons d’Eric. Titre issu de l'album August, Holy Mother a été incluse dans la set-list avec les voix soul de Katie et The East London Gospel Choir. Le show a connu un succès retentissant et Eric, qui semblait décontracté dans une veste en cuir et un jean, semblait heureux comme je ne l’avais pas vu depuis longtemps.
Five long years: https://www.dailymotion.com/video/x31g8pf
I'm Tore down - Have you ever loved a woman:https://www.youtube.com/watch?v=zrFU2NUimY0
(Il est tellement fabuleux quand il joue sur une 335...magique!!!!!)
Holy mother:https://www.youtube.com/watch?v=NxvLZTTheho
(1996, et non pas 1997 comme il est indiqué sur la vidéo, précisément le samedi 29 juin 1996)
….. Mon emploi du temps n'était plus aussi chargé qu’avant et Eric n'effectuait plus autant de tournées. J'ai donc décidé d'arrêter de prendre la pilule contraceptive…. (NB : et Tessa Niles va attendre des jumeaux)
…Les médecins m'avaient jugé apte et en bonne santé, alors je me suis lancée dans la tournée annuelle d’ Eric Clapton au Japon. Au début de ma grossesse, j'avais eu quelques problèmes de santé, mais à six mois, je me sentais maintenant très bien. Ce serait ma seule tournée pendant la grossesse, car ce ne serait pas conseillé de voler par la suite. Me déguisant avec des vêtements de maternité huppés, je me suis embarqué dans un vol de onze heures et demie à destination de Tokyo. Les gens vous traitent avec un certain respect lorsque vous êtes enceinte. Le groupe est devenu ultra-protecteur avec moi, et Eric était chaleureux et plein d’attentions. Je me sentais vraiment bien et je n’ai eu aucun problème après le long vol en provenance de Londres, si ce n’est le décalage horaire habituel. Comme toujours, Katie était incroyable et a partagé ses propres histoires de grossesse avec moi. Elle et moi avons échangé d'innombrables idées de noms et je n'aurais pas pu avoir la compagnie d'une amie plus aimante. Eric a toujours eu une relation privilégiée avec le public japonais, plus à l’écoute que partout ailleurs dans le monde. Quand j'ai commencé à travailler là-bas, les foules applaudissaient calmement et respectueusement après chaque chanson. Il n'y avait ni cris ni interpellations, mais au fil des ans, le public avait changé et s'animait davantage.
Toujours amoureux de la cuisine japonaise, j’en ai mangé certains des meilleurs plats. Eric nous invitait souvent, Katie et moi, à dîner avec lui. Un soir, il nous a emmenés dans un endroit qu’il a surnommé «le restaurant hurlant ». Ce restaurant de poisson situé dans le centre-ville de Tokyo avait une tradition de serveurs hurlant leurs commandes d’un côté à l’autre de la pièce. L'endroit était animé et très bruyant, mais c'était tellement amusant pendant que les plats exquis se succédaient les uns après les autres.
(A suivre)
PS: You tube m'a aiguillé vers cette version dantesque de Double Trouble 1978 bootleg, je ne connaissais pas, je n'aime pas en général les superlatifs, mais là.... Génial, grandiose....De quel bootleg s'agit-il?
https://www.youtube.com/watch?v=ugB2PGnlvTw
Edité par I’m so glad Le 02/05/2019 à 00h32
; j'ai vérifié, c'est bien ça)
Merci Hervé pour avoir recherché et trouvé. je n'ai pas eu le temps de le faire hier. Un autre commentaire disait qu'il s'agissait du 28 Novembre 1978 qui est sur le coffret Crossroads 2, ce qui est faux.
Le soundboard en question dans la version que j'ai est sorti chez Tarantura et est titré "No Bad Blues"
J'ai mis l'artwork sur "Où jouait Eric ce jour la ?
Encore merci à I'm so glad et Hervé
Le soundboard en question dans la version que j'ai est sorti chez Tarantura et est titré "No Bad Blues"
J'ai mis l'artwork sur "Où jouait Eric ce jour la ?
Encore merci à I'm so glad et Hervé
Dans la bataille pour vaincre sa dépendance à l'alcool, Eric était engagé depuis des années dans le programme des Alcooliques Anonymes (AA) et assistait à des réunions partout dans le monde. Au cours de la journée, il s’est présenté sans prévenir à une réunion pour écouter et partager tout ce dont il avait besoin. J'ai souvent imaginé la surprise des autres membres quand Eric Clapton est arrivé à l'improviste. Les AA ont fourni le réseau de soutien dont Eric avait besoin et il se débrouillait très bien…..
....Le travail avec Eric Clapton s'était raréfié et je sentais que mes jours en tournée étaient à peu près derrière moi….
Pendant que j'étais là-bas (en Afrique du Sud après avoir accompagné Robbie Williams en tournée en Nouvelle Zélande), j'ai appris la triste nouvelle du décès de George Harrison. George souffrait d'un cancer du poumon depuis un certain temps, mais la nouvelle a tout de même été un choc.
Il n'avait que 58 ans. Je chérissais les souvenirs de George qui avait toujours été d’une telle gentillesse et générosité. Pour les funérailles de mon père, lui et Olivia avaient envoyé les plus belles fleurs, et le souvenir de l'humour ironique et de l'amitié de George lors de sa tournée au Japon ne se dissipera jamais.
Puis il y a eu les fabuleuses fêtes qu'il a organisées à Friary Park et ses cadeaux merveilleux au fil des ans, mon préféré étant un petit livre relié en cuir contenant certaines de ses sages paroles.
Surtout était présente sa musique. Pour moi, pouvoir partager de la musique avec George fut le plus beau des cadeaux. Après la tournée japonaise, il avait fait réaliser un livre à édition limitée. Chaque membre du groupe y avait écrit son propre chapitre, rappelant les souvenirs personnels de la tournée.
Dans ma copie, George écrivait: «À Tessa, avec amour et merci pour les merveilleux souvenirs, GH.
PS: Je pense que ton chapitre est le meilleur! ».
A jamais farceur, je ne serais pas surprise que George ait rédigé le même compliment pour chaque musicien. Dans son propre chapitre, George écrivait: «Les musiciens ont toujours été, d’une certaine manière, spéciaux pour moi. La musique est une chose vivante et elle est créée à partir d’une force interne. J'aime tout tant que c’est bon et fabriqué par des personnes et non par des machines.
Je n’ai jamais travaillé avec un musicien qui respectait autant ses camarades que George Harrison. Dans mon propre chapitre, j’ai rappelé la nuit où George est sorti de scène après une performance époustouflante et m’a dit: «Je ne sais quoi penser de cette performance balourde, je ne sais pas si je suis fait pour ça."
…
Le mois suivant (novembre 2002), j'ai reçu un appel d'Eric Clapton. Olivia Harrison avait demandé à Eric de constituer un groupe pour un concert commémoratif célébrant le premier anniversaire de la mort de George. Eric m'a demandé si j'aimerais faire partie de la commémoration. Les répétitions se sont déroulées pendant dix jours au Sanctuary Asylum Studios à Londres. Le groupe - en fait plus un super groupe - était composé des amis les plus proches de George.
Lorsque les répétitions ont eu lieu, des musiciens ont commencé à se présenter dans les studios pour espérer jouer.
Malheureusement, ils ont été refoulés parce que le groupe était plutôt bien fourni. Et quel groupe !
C'était:
Eric Clapton - Guitares et direction musicale
Jeff Lynne, Tom Petty, Joe Brown, Albert Lee, Marc Mann, Andy Fairweather Low, Dhani Harrison et Paul McCartney - Guitares électriques et acoustiques
Gary Brooker, Jools Holland, Chris Stainton, Billy Preston et Paul McCartney – Claviers
Dave Bronze et Klaus Voorman - Basse
Ringo Starr, Jim Keltner, Jim Capaldi et Henry Spinetti - Batterie
Ray Cooper, Emil Richards et Jim Capaldi - Percussions
Jim Horn - Saxophone ténor Tom Scott - Saxophone ténor Tom Scott - Alto Saxophone
Katie Kissoon, Tessa Niles et Sam Brown - Choeurs et Vocaux
Anoushka Shankar - Sitar
Avec Eric et Jeff Lynne en tant que directeurs musicaux, le groupe a commencé à s'attaquer à la tâche de recréer 26 des chansons les plus aimées de George. Pendant les répétitions, nous avons parfois ressenti une profonde connexion avec George grâce au pouvoir de sa musique. Jouer ensemble était une occasion pour nous de lui rendre hommage et de faire le deuil de l'homme que nous aimions d'une manière que visiter une tombe ne pourrait jamais faire. Tout au long de notre séjour aux studios Asylum, divers musiciens sont venus compléter la formation de base. Ringo Starr nous a rejoints vers la fin des répétitions.
Il a jailli avec une apparence de jeunesse fabuleuse et nous a diverti avec son humour laconique.
Pendant une pause, un après-midi, Ringo s’adressa à Eric et lui demanda dans son accent Scouse (accent de Liverpool):
"Hé Eric, c’est quoi ce truc sur ta guitare?" Ringo désigna le nom du fabricant inscrit sur la tête de la guitare d’Eric.
"Euh, c’est une Gibson Les Paul", répondit Eric.
"Oh, nous aurions pu en finir plus vite des trucs avec cela avec les Beatles", dit Ringo sèchement.
Eric, intrigué, répondit: "Mais vous aviez des Les Paul dans les Beatles."
"Non, tu ne comprends pas", dit Ringo, "je veux dire qu’on aurait pu en faire moins avec Paul."
(en anglais : with less Paul !)
Le concert pour George a eu lieu le 29 novembre 2002. Le Royal Albert Hall avait été décoré pour l'occasion. Au-dessus de la scène, une photo en noir et blanc de George, jeune homme, recouverte d'un fond d'orange riche. L'odeur de l'encens flottait légèrement dans l'auditorium doré et les sièges en velours rouge projetaient une lueur chaude et profonde. George m'avait touché par son amitié et sa musique éternelle, et cette célébration était un cadeau pour nous tous qui l'avions connu.
La présence de George a été ressentie un peu partout cette nuit-là: dans ses chansons, dans les visages rayonnants du public et dans la manière dont nous nous sentions tous en contact les uns avec les autres. Cela étant une célébration de la vie de George, il y avait bien sûr de l'humour, et la performance hilarante de la troupe Monty Python avec des invités spéciaux comme Hanks et Terry Gilliam fut parfaite. Leur version entraînante de The Lumberjack Song aurait pu être considérée comme inappropriée par certains pour un concert commémoratif; Qui d'autre que Monty Python, avec des fesses nues, aurait pu ravir une foule aussi irrévérencieusement?
George aurait adoré ça. Le concert a également présenté des performances émouvantes de ses amis de longue date, Ravi Shankar, et de sa fille Anoushka, Joe Brown, Tom Petty et The Heartbreakers, Jools Holland et Sam Brown. Le groupe a navigué d’ une chanson à l'autre.
Pour For You Blue, Paul McCartney a interprété le titre avec Ringo Starr à la batterie. C'était la première fois depuis la séparation des Beatles que Ringo et Paul faisaient de la musique ensemble sur la même scène. Le fils de George, Dhani, à l’image de son père, a interprété chaque chanson avec nous. Il serait difficile de nommer une chanson préférée ce soir-là, mais une des meilleures fut My Sweet Lord chantée par Billy Preston. La voix profondément soul de Billy, le son de l’orgue Hammond ont touché tout le monde, amenant le public à se lever. Les guitares acoustiques dans l'intro, la slide, les chœurs mêlant Hallelujahs, Hare Krishna, des prières Védiques pour My Sweet Lord, l’un des meilleurs titres de George Harrison.
Alors que les artistes se rassemblaient sur la scène à la fin du spectacle, Joe Brown a ramassé un ukulélé et a commencé à gratter I’ll See You in My Dreams. Ce fut un moment poignant, d’autant que tout le monde connaissait l’amour de George pour cet humble instrument. Un hommage approprié à notre ami décédé, comme des milliers de pétales de rose orange et jaune descendus du plafond de l'Albert Hall en forme de dôme, tandis que les lumières tamisées captaient les reflets de visages tachés de larmes. Utilisant musique, humour et spiritualité, nous avons honoré George ce soir-là. Pour moi, Olivia a dit ce qu'il y avait de plus juste: «Tout le monde sur cette scène serait d’accord pour dire qu’il n’y avait personne plus aimable et mystique que George. Il était aussi rare qu'un éclair frappant deux fois au même endroit; illuminant nos vies avec intensité, en les éclairant comme un million de bougies et s’évaporant comme l’éther trop rapidement. »
Fin de la collaboration de Tessa Niles avec Eric Clapton.
Le reste du livre est consacré à sa vie privée et à sa collaboration avec Robbin Williams….
My Sweet Lord- Concert for George https://www.dailymotion.com/video/x2pz079
For you blue - Concert for Georgehttps://www.youtube.com/watch?v=G9G1yxDeNmA
Rehearsal Concert for Georgehttps://www.youtube.com/watch?v=nMmFGkRZ6D0&list=RDnMmFGkRZ6D0&start_radio=1
Edité par I’m so glad Le 03/05/2019 à 23h53
....Le travail avec Eric Clapton s'était raréfié et je sentais que mes jours en tournée étaient à peu près derrière moi….
Pendant que j'étais là-bas (en Afrique du Sud après avoir accompagné Robbie Williams en tournée en Nouvelle Zélande), j'ai appris la triste nouvelle du décès de George Harrison. George souffrait d'un cancer du poumon depuis un certain temps, mais la nouvelle a tout de même été un choc.
Il n'avait que 58 ans. Je chérissais les souvenirs de George qui avait toujours été d’une telle gentillesse et générosité. Pour les funérailles de mon père, lui et Olivia avaient envoyé les plus belles fleurs, et le souvenir de l'humour ironique et de l'amitié de George lors de sa tournée au Japon ne se dissipera jamais.
Puis il y a eu les fabuleuses fêtes qu'il a organisées à Friary Park et ses cadeaux merveilleux au fil des ans, mon préféré étant un petit livre relié en cuir contenant certaines de ses sages paroles.
Surtout était présente sa musique. Pour moi, pouvoir partager de la musique avec George fut le plus beau des cadeaux. Après la tournée japonaise, il avait fait réaliser un livre à édition limitée. Chaque membre du groupe y avait écrit son propre chapitre, rappelant les souvenirs personnels de la tournée.
Dans ma copie, George écrivait: «À Tessa, avec amour et merci pour les merveilleux souvenirs, GH.
PS: Je pense que ton chapitre est le meilleur! ».
A jamais farceur, je ne serais pas surprise que George ait rédigé le même compliment pour chaque musicien. Dans son propre chapitre, George écrivait: «Les musiciens ont toujours été, d’une certaine manière, spéciaux pour moi. La musique est une chose vivante et elle est créée à partir d’une force interne. J'aime tout tant que c’est bon et fabriqué par des personnes et non par des machines.
Je n’ai jamais travaillé avec un musicien qui respectait autant ses camarades que George Harrison. Dans mon propre chapitre, j’ai rappelé la nuit où George est sorti de scène après une performance époustouflante et m’a dit: «Je ne sais quoi penser de cette performance balourde, je ne sais pas si je suis fait pour ça."
…
Le mois suivant (novembre 2002), j'ai reçu un appel d'Eric Clapton. Olivia Harrison avait demandé à Eric de constituer un groupe pour un concert commémoratif célébrant le premier anniversaire de la mort de George. Eric m'a demandé si j'aimerais faire partie de la commémoration. Les répétitions se sont déroulées pendant dix jours au Sanctuary Asylum Studios à Londres. Le groupe - en fait plus un super groupe - était composé des amis les plus proches de George.
Lorsque les répétitions ont eu lieu, des musiciens ont commencé à se présenter dans les studios pour espérer jouer.
Malheureusement, ils ont été refoulés parce que le groupe était plutôt bien fourni. Et quel groupe !
C'était:
Eric Clapton - Guitares et direction musicale
Jeff Lynne, Tom Petty, Joe Brown, Albert Lee, Marc Mann, Andy Fairweather Low, Dhani Harrison et Paul McCartney - Guitares électriques et acoustiques
Gary Brooker, Jools Holland, Chris Stainton, Billy Preston et Paul McCartney – Claviers
Dave Bronze et Klaus Voorman - Basse
Ringo Starr, Jim Keltner, Jim Capaldi et Henry Spinetti - Batterie
Ray Cooper, Emil Richards et Jim Capaldi - Percussions
Jim Horn - Saxophone ténor Tom Scott - Saxophone ténor Tom Scott - Alto Saxophone
Katie Kissoon, Tessa Niles et Sam Brown - Choeurs et Vocaux
Anoushka Shankar - Sitar
Avec Eric et Jeff Lynne en tant que directeurs musicaux, le groupe a commencé à s'attaquer à la tâche de recréer 26 des chansons les plus aimées de George. Pendant les répétitions, nous avons parfois ressenti une profonde connexion avec George grâce au pouvoir de sa musique. Jouer ensemble était une occasion pour nous de lui rendre hommage et de faire le deuil de l'homme que nous aimions d'une manière que visiter une tombe ne pourrait jamais faire. Tout au long de notre séjour aux studios Asylum, divers musiciens sont venus compléter la formation de base. Ringo Starr nous a rejoints vers la fin des répétitions.
Il a jailli avec une apparence de jeunesse fabuleuse et nous a diverti avec son humour laconique.
Pendant une pause, un après-midi, Ringo s’adressa à Eric et lui demanda dans son accent Scouse (accent de Liverpool):
"Hé Eric, c’est quoi ce truc sur ta guitare?" Ringo désigna le nom du fabricant inscrit sur la tête de la guitare d’Eric.
"Euh, c’est une Gibson Les Paul", répondit Eric.
"Oh, nous aurions pu en finir plus vite des trucs avec cela avec les Beatles", dit Ringo sèchement.
Eric, intrigué, répondit: "Mais vous aviez des Les Paul dans les Beatles."
"Non, tu ne comprends pas", dit Ringo, "je veux dire qu’on aurait pu en faire moins avec Paul."
(en anglais : with less Paul !)
Le concert pour George a eu lieu le 29 novembre 2002. Le Royal Albert Hall avait été décoré pour l'occasion. Au-dessus de la scène, une photo en noir et blanc de George, jeune homme, recouverte d'un fond d'orange riche. L'odeur de l'encens flottait légèrement dans l'auditorium doré et les sièges en velours rouge projetaient une lueur chaude et profonde. George m'avait touché par son amitié et sa musique éternelle, et cette célébration était un cadeau pour nous tous qui l'avions connu.
La présence de George a été ressentie un peu partout cette nuit-là: dans ses chansons, dans les visages rayonnants du public et dans la manière dont nous nous sentions tous en contact les uns avec les autres. Cela étant une célébration de la vie de George, il y avait bien sûr de l'humour, et la performance hilarante de la troupe Monty Python avec des invités spéciaux comme Hanks et Terry Gilliam fut parfaite. Leur version entraînante de The Lumberjack Song aurait pu être considérée comme inappropriée par certains pour un concert commémoratif; Qui d'autre que Monty Python, avec des fesses nues, aurait pu ravir une foule aussi irrévérencieusement?
George aurait adoré ça. Le concert a également présenté des performances émouvantes de ses amis de longue date, Ravi Shankar, et de sa fille Anoushka, Joe Brown, Tom Petty et The Heartbreakers, Jools Holland et Sam Brown. Le groupe a navigué d’ une chanson à l'autre.
Pour For You Blue, Paul McCartney a interprété le titre avec Ringo Starr à la batterie. C'était la première fois depuis la séparation des Beatles que Ringo et Paul faisaient de la musique ensemble sur la même scène. Le fils de George, Dhani, à l’image de son père, a interprété chaque chanson avec nous. Il serait difficile de nommer une chanson préférée ce soir-là, mais une des meilleures fut My Sweet Lord chantée par Billy Preston. La voix profondément soul de Billy, le son de l’orgue Hammond ont touché tout le monde, amenant le public à se lever. Les guitares acoustiques dans l'intro, la slide, les chœurs mêlant Hallelujahs, Hare Krishna, des prières Védiques pour My Sweet Lord, l’un des meilleurs titres de George Harrison.
Alors que les artistes se rassemblaient sur la scène à la fin du spectacle, Joe Brown a ramassé un ukulélé et a commencé à gratter I’ll See You in My Dreams. Ce fut un moment poignant, d’autant que tout le monde connaissait l’amour de George pour cet humble instrument. Un hommage approprié à notre ami décédé, comme des milliers de pétales de rose orange et jaune descendus du plafond de l'Albert Hall en forme de dôme, tandis que les lumières tamisées captaient les reflets de visages tachés de larmes. Utilisant musique, humour et spiritualité, nous avons honoré George ce soir-là. Pour moi, Olivia a dit ce qu'il y avait de plus juste: «Tout le monde sur cette scène serait d’accord pour dire qu’il n’y avait personne plus aimable et mystique que George. Il était aussi rare qu'un éclair frappant deux fois au même endroit; illuminant nos vies avec intensité, en les éclairant comme un million de bougies et s’évaporant comme l’éther trop rapidement. »
Fin de la collaboration de Tessa Niles avec Eric Clapton.
Le reste du livre est consacré à sa vie privée et à sa collaboration avec Robbin Williams….
My Sweet Lord- Concert for George https://www.dailymotion.com/video/x2pz079
For you blue - Concert for Georgehttps://www.youtube.com/watch?v=G9G1yxDeNmA
Rehearsal Concert for Georgehttps://www.youtube.com/watch?v=nMmFGkRZ6D0&list=RDnMmFGkRZ6D0&start_radio=1
Edité par I’m so glad Le 03/05/2019 à 23h53
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